Ligne de risque N°15

Nioques 1.7

Supérieur inconnu N°20

Le tire de cette quinzième livraison de Ligne de Risque : « Du néant comme adversité et comme révolution ». Le propos : « travailler sur ce nihil que le nihilisme, justement, s’obstine à ne pas penser », par, entre autres, Philippe Sollers, Mehdi Belhaj Kacem, François Jullien, Maurice G. Dantec. Un brin de compétence philosophique est demandée si l’on ne veut s’éteindre devant la chape jargonnante -parfois plus plastronnante qu’éclairante. On se passera des considérations sino-finaudes comme « Avec le suicide de Bernard Lamarche-Vadel, on s’enfonce très loin dans le Yin », des entreprises d’auto-promotion de la rédaction, pour apprécier la parole donnée de Jean-Jacques Schuhl.
Ligne de risque N°15
63 pages, 50 FF. Abt 1 an : 100 FF
16, rue Lauriston 75016 Paris
« Aujourd’hui n’est pas encore commencé », la formulation paradoxale du texte de Jean-Marie Gleize que propose cette septième livraison de la revue Nioques pourrait servir d’introduction à l’ensemble : comment lire ce qui se donne comme illisible ? L’effet revue accentue le côté formaliste : succession de postures ou d’impostures ? « Je comprends mal je continue » dit plus loin ce fort texte de Gleize. Du volontarisme « moderniste » et de ses limites ? Un peu forcé ? Systématique ? Impression de tourner en rond parfois. Restent quelques lectures qu’on aimerait continuer, comme le Nunc est bibendum de Jérôme Gonthier, qui pourrait faire une belle méditation envoûtée sur le temps.
Nioques 1.7
150 pages, 110 FF Abt 2 numéros : 180 FF
27, rue de Paris 93230 Romainville
C’est une généreuse livraison de Supérieur inconnu qui nous échoit pour l’hiver. Sarane Alexandrian et Jean-Dominique Rey ont bien travaillé. Comme d’habitude, cette revue qui sait fort bien exciter la curiosité suggère des lectures originales et variées avec une appétence singulière pour les écrits érotiques féminins qui va finir par se remarquer. En vers (Gaetano Marcellino), en prose (Claire Dumay, Huguette de Broqueville), en images, le sommaire propose des articles d’hommage (Bona récemment disparue, Monique Dorsel) ou d’histoire littéraire (Louis de Gonzague-Frick) propres à nous attirer sur des terres méconnues. N’oublions pas les chroniques, la correspondance d’Ounsi El Hage, la nouvelle de J.-D. Rey et « Le Berceau de la fiction » de Francis Berthelot, avant de souligner la qualité du dossier inattendu consacré à Gonzague-Frick (1883-1958), poète de belle main, ami des surréalistes, d’Apollinaire, de Desnos. Détour conseillé.
Supérieur inconnu N° 20
143 pages, 90 FF